Ce blog associe bribes textuelles et photographies dans le but de créer des intensités, des départs narratifs.
samedi 17 mai 2014
Vers le blanc
Tu marches. Cela ne monte pas, cela grimpe. Les arbres exultent, les feuilles se déplient: la sève, partout. Pétales des cerisiers en fleurs, blancheur des troncs des bouleaux. Les neiges font cascader les torrents.
Un peu plus tard, tu marches sur la plage. Le sable est chaud, l'air encore vif. Tu touches l'eau, tu n'y penses pas, tu la touches et ne la trouves pas froide. Tu marches dans l'eau, en direction du phare, il n'y a que l'horizon, la mer en allée avec le ciel, tu n'y pensais pas mais tu en as envie, elle est puissante, les vagues forment une légère écume, l'envie est désormais impétueuse. Tu formes un petit tas de tes vêtements sur le sable et tu entres nue dans la mer, plonges ton corps. Quelques minutes plus tard, tu revêts tes habits et le vent te sèche tandis que tu reprends ta marche.
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Monologues de la boue,
Tu marches,
Une vie à ras terre,
Vers le blanc
samedi 10 mai 2014
Vertical Sleepers, a disLOCATION
They don't have any clue about
the mental gesticulation happening in your mind you dislocate the
three dimensions you redresses tout,
you redress everything constamment tu vois
vertical ce qui est couché constamment tu fight
constamment tu te bats you
straighten everything up tu tords les
lignes de fuite
tu refuses la réalité
you straighten things out tu la redresses,
redresseuse de torts Ils dorment
You put the wrongs right
redresseuse de corps (la vieille
rengaine, ta vieille histoire, les terreurs d'enfance, le vieux désir
de la voir marcher…) always that same old
story that bonesetter's thing
disloqués
rebouteuse
disLOCATION déplacements de
perspective, déplacements, écartèlement entre deux lieux
displacement
terrainconnu
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Je vis en Inde,
Stèles,
Vertical Sleepers
La mélancolie des images
Paris, mars 1989, dans le numéro 417 des Cahiers du cinéma, tu publies un de tes premiers articles, il est consacré au film Khandar, « Les Ruines », de Mrinal Sen. Tu y parles de la mélancolie de l'acte photographique. Tu imagines sans doute l'Inde comme un pays de chaleur, de poussière et de vieux tombeaux à parcourir. Tu découvriras plus tard de telles tombes, tombes mogholes, dans la verdure des parcs de Delhi.
Kolkata, juin 2005,
sur la chaîne de télévision regardée dans ton hôtel un jour de
chaleur humide – la mousson est toutefois peu virulente cette
année-là, Mrinal Sen est filmé visitant ton exposition de
dormeurs, au Seagull Arts and Media Resources Centre.
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Je vis en Inde,
Vertical Sleepers
Terr(a)inconnu(e)
TERR(A)INconnu(e)
Mai 2014, tu viens de
lire Partir, Calcutta, de Dominique Sigaud, et c'est tout
Calcutta-Kolkatta qui t'est revenue, Calcutta-Kolkatta marchée l'hiver 2005, puis
Calcutta-Kolkatta marchée sous la mousson de l'été 2005. L'odeur de la pluie, de la moisissure, les
rues envahies la nuit par les dormeurs, le Maidan rendu à la pluie, le linge qui ne sèche pas.
L'écriture parvient à traduire ce qu'on peut retrouver comme
étrange familiarité dans cette ville verticale, une ville familière
par ses matières, ses métiers sortis d'une mémoire ouvrière ou
paysanne, une mémoire de peu, mais une ville éloignée par les fantasmes
qu'on en a – MD, jamais allée à Calcutta. Une ville béance,
entre extrême matérialité et irréalité des fantasmes littéraires
qui lui ont donné l'étoffe de nos rêves.
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